ÉMILE REYNAUD, INVENTEUR DU DESSIN ANIMÉ
2eme partie


Textes et images de Madame Sylvie SAERENS
Arrière-petite-fille d’Émile Reynaud
Présidente de l’association: www.emilereynaud.fr

2ème épisode


REPORTAGE numéro :

4

date de l'évènement:

2024-03-06


En 1879, Émile Reynaud améliore son Praxinoscope en ajoutant un décor ; il crée alors le Praxinoscope-théâtre. Les bandes associées sont sur fond noir, elles ont toujours 12 poses ; les sujets évoluent sur fond de décor fixe.




Un an après, il met au point le Praxinoscope à projection. Le principe reste le même mais il ajoute à l’appareil une lanterne magique qui permet de projeter les images sur un écran. La cuve est ajourée pour recevoir une bande de 12 poses peintes sur verre. La projection permet de montrer l’animation à un public plus nombreux mais celle-ci est toujours réduite à une boucle cyclique, alors qu’Émile Reynaud souhaite vivement présenter un spectacle plus long.


Chromo publicitaire pour le Praxinoscope-théâtre


Chromo publicitaire pour le Praxinoscope à projection

En 1889, il perfectionne une fois de plus son appareil. Il invente le Théâtre optique, sorte de gros Praxinoscope qui lui permet de projeter une bande de longueur indéfinie, véritable préfiguration du film. Ces bandes souples sont régulièrement perforées et se déroulent d’une première bobine vers une seconde bobine réceptrice, en s’engrenant dans des goupilles saillantes.
En artiste accompli, Émile Reynaud dessine et peint toutes ses poses à la main, une par une, sur gélatine, soit une moyenne de 500 à 600 poses par bande.

Il a enfin atteint son objectif : pouvoir raconter une histoire et présenter un vrai spectacle devant un public nombreux. Des lanternes magiques et des miroirs judicieusement disposés permettent à l’animation d’être projetée sur un écran, en même temps que le décor sur lequel elle se superpose.




C’est le 28 octobre 1892, soit 3 ans avant la naissance du cinéma, qu’Émile Reynaud projette les premiers dessins animés du monde devant le public émerveillé du musée Grévin.
Il intitule ses bandes et le spectacle : Pantomimes lumineuses.

Au programme, le premier soir :
      Pauvre Pierrot, Un bon bock et Clown et ses chiens.

L’inventeur est aussi scénariste et projectionniste. Il est accompagné au piano par le compositeur Gaston Paulin, qui écrit une partition précise pour chaque Pantomime. Il réalisera 5 Pantomimes lumineuses et 3 Photo-peintures animées (même principe mais avec des photos retouchées).

Ce spectacle permanent sera à l’affiche du Cabinet fantastique du musée Grévin jusqu’en 1900, où il aura été applaudi par plus de 500000 spectateurs.

N’ont été conservées que 2 bandes originales : Pauvre Pierrot (1892) et Autour d’une cabine (1894), Émile Reynaud ayant jeté une grande partie de ses œuvres dans la Seine. La bande de Pauvre Pierrot a été donnée par la famille Reynaud au CNAM en 1926. Elle est conservée aux Archives du Film.



Le Théâtre optique - Gravure de la Nature (1892)


Affiche de Chéret pour les Pantomimes lumineuses
Après la fin de ses spectacles, il reprend ses recherches, en particulier sur le relief, et brevète 2 nouvelles inventions : un appareil stéréocinématographique (1902) et le Stéréocinéma (1907), Praxinoscope double permettant de voir s’animer des sujets photographiques en relief.

Il n’en construira qu’un seul spécimen, qui sera donné au musée des Arts et Métiers par la famille en 1926.

Fin 1916, il est terrassé par une congestion pulmonaire et meurt dans l’oubli le 9 janvier 1918 à Ivry-sur-Seine (94).




                                Stéréocinéma

Les brevets: transcription de l'imagination


Dossier
numéro :
4


date du dossier:
2024-03-06


ÉMILE REYNAUD, INVENTEUR DU DESSIN ANIMÉ
2eme partie


Textes et images de Madame Sylvie SAERENS
Arrière-petite-fille d’Émile Reynaud
Présidente de l’association: www.emilereynaud.fr

2ème épisode






Chromo publicitaire pour le Praxinoscope-théâtre
En 1879, Émile Reynaud améliore son Praxinoscope en ajoutant un décor ; il crée alors le Praxinoscope-théâtre. Les bandes associées sont sur fond noir, elles ont toujours 12 poses ; les sujets évoluent sur fond de décor fixe.



Chromo publicitaire pour le Praxinoscope à projection
Un an après, il met au point le Praxinoscope à projection. Le principe reste le même mais il ajoute à l’appareil une lanterne magique qui permet de projeter les images sur un écran. La cuve est ajourée pour recevoir une bande de 12 poses peintes sur verre. La projection permet de montrer l’animation à un public plus nombreux mais celle-ci est toujours réduite à une boucle cyclique, alors qu’Émile Reynaud souhaite vivement présenter un spectacle plus long.


Le Théâtre optique - Gravure de la Nature (1892)

En 1889, il perfectionne une fois de plus son appareil. Il invente le Théâtre optique, sorte de gros Praxinoscope qui lui permet de projeter une bande de longueur indéfinie, véritable préfiguration du film. Ces bandes souples sont régulièrement perforées et se déroulent d’une première bobine vers une seconde bobine réceptrice, en s’engrenant dans des goupilles saillantes.
En artiste accompli, Émile Reynaud dessine et peint toutes ses poses à la main, une par une, sur gélatine, soit une moyenne de 500 à 600 poses par bande.

Il a enfin atteint son objectif : pouvoir raconter une histoire et présenter un vrai spectacle devant un public nombreux. Des lanternes magiques et des miroirs judicieusement disposés permettent à l’animation d’être projetée sur un écran, en même temps que le décor sur lequel elle se superpose.


Affiche de Chéret pour les Pantomimes lumineuses


C’est le 28 octobre 1892, soit 3 ans avant la naissance du cinéma, qu’Émile Reynaud projette les premiers dessins animés du monde devant le public émerveillé du musée Grévin.
Il intitule ses bandes et le spectacle : Pantomimes lumineuses.

Au programme, le premier soir :
      Pauvre Pierrot, Un bon bock et Clown et ses chiens.

L’inventeur est aussi scénariste et projectionniste. Il est accompagné au piano par le compositeur Gaston Paulin, qui écrit une partition précise pour chaque Pantomime. Il réalisera 5 Pantomimes lumineuses et 3 Photo-peintures animées (même principe mais avec des photos retouchées).

Ce spectacle permanent sera à l’affiche du Cabinet fantastique du musée Grévin jusqu’en 1900, où il aura été applaudi par plus de 500000 spectateurs.

N’ont été conservées que 2 bandes originales : Pauvre Pierrot (1892) et Autour d’une cabine (1894), Émile Reynaud ayant jeté une grande partie de ses œuvres dans la Seine. La bande de Pauvre Pierrot a été donnée par la famille Reynaud au CNAM en 1926. Elle est conservée aux Archives du Film.


                                Stéréocinéma
Après la fin de ses spectacles, il reprend ses recherches, en particulier sur le relief, et brevète 2 nouvelles inventions : un appareil stéréocinématographique (1902) et le Stéréocinéma (1907), Praxinoscope double permettant de voir s’animer des sujets photographiques en relief.

Il n’en construira qu’un seul spécimen, qui sera donné au musée des Arts et Métiers par la famille en 1926.

Fin 1916, il est terrassé par une congestion pulmonaire et meurt dans l’oubli le 9 janvier 1918 à Ivry-sur-Seine (94).